Afin d’évaluer l’impact social et économique de la filière bioéthanol en France, le cabinet de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC) a réalisé, en 2013, une étude approfondie sur les emplois, la valeur ajoutée et les recettes fiscales générés par le secteur dans le contexte économique actuel.
Quelle est l’envergure de la production française de bioéthanol ?
Avec une production annuelle de l’ordre de 12 millions d’hectolitres1, la France est le premier producteur européen de bioéthanol, loin devant l’Allemagne et le Royaume-Uni. La filière française dispose de 15 sites de production – dont 13 distilleries comprenant 5 usines de nouvelle génération à grande capacité – qui forment un tissu industriel solidement ancré dans les territoires de production, principalement dans la moitié nord de la France.
Le bioéthanol est-il un secteur créateur d’emplois ?
Le secteur du bioéthanol est, en France, structuré en « filière », notion qui recouvre à la fois les activités agricoles, industrielles et logistiques associées à la production de bioéthanol. Au-delà du bioéthanol destiné à être incorporé en différentes proportions dans les essences, l’activité de distillation génère également des co-produits riches en protéines ou en énergie (pulpes de betterave ou drêches de céréales) que la filière valorise sous forme d’aliments pour animaux.
Sur son ensemble, la filière bioéthanol représente 8 900 emplois2 équivalent temps plein répartis de la manière suivante :
- 4 500 emplois directs dédiés à la production des semences, l’agriculture, la transformation en bioéthanol et son acheminement vers les dépôts pétroliers,
- 1 500 emplois indirects liés aux achats de la filière à d’autres secteurs de l’économie,
- 2 900 emplois induits par les dépenses des employés de la filière et de ses fournisseurs.
En savoir +
> Sur la place du bioéthanol français face aux enjeux stratégiques mondiaux
Consulter notre dossier « Le bioéthanol : enjeux stratégiques et implications au quotidien »
> Sur le poids du bioéthanol dans le secteur industriel
Consulter notre dossier : « Le bioéthanol, un fleuron du paysage industriel français »
Étroitement associés à la production agricole, ces emplois sont non délocalisables et contribuent au maintien de l’activité économique en zones rurales. En termes d’effectifs, ils représentent une source d’emploi stable et durable.
Quelle est la contribution du bioéthanol au PIB de la France ?
Selon l’évaluation réalisée par le cabinet PwC, la valeur ajoutée3 (directe, indirecte et induite) dégagée par les 11,6 Mhl de bioéthanol produits en 2011 s’élève à 815 millions d’euros, dont 345 millions d’euros de valeur ajoutée directe. Cette valeur ajoutée contribue à la richesse nationale ainsi qu’à la balance commerciale française.
Quel est le niveau de recettes fiscales apportées par le bioéthanol ?
Le bilan fiscal de la filière bioéthanol s’établit à 378 millions d’euros de recettes nettes supplémentaires pour l’État (année fiscale 2011). Ce bilan prend en considération l’ensemble des impôts, taxes et charges salariales versés par les acteurs de la filière ainsi que le bilan de la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) et la Taxe générale sur les activités polluantes (TGAP).
Le bioéthanol permet-il de réduire la dépendance énergétique de la France ?
La France importe 98 % de son pétrole, soit environ 71 Mt de pétrole brut par an qui pèsent lourdement sur sa balance commerciale (50 % du déficit). Les biocarburants (bioéthanol et biodiesel) produits et consommés en France ont représenté 2,3 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) en 2010, dont 500 000 tep pour le bioéthanol. En outre, la France exporte le quart de sa production de bioéthanol. La filière bioéthanol contribue ainsi à réduire la dépendance énergétique et le déficit extérieur de la France.
1. 11,6 Mhl en 2011, 12,5 Mhl en 2012
2. Effectifs 2010, hors emplois dédiés à la production d’alcool traditionnel
3. Solde comptable entre le chiffre d’affaires généré (ventes) et les coûts de production (achats).
En pratique, il existe différents outils permettant de vérifier si un véhicule peut rouler au SP95-E10 : affichage dans les stations-service, notices constructeur, sites Internet… Les acteurs de la filière bioéthanol en France ont notamment mis en ligne une page dédiée qui apporte une réponse en quelques clics.
Côté deux-roues, un grand nombre de motos et scooters peuvent aujourd’hui rouler au SP95-E10. Pour s’en assurer, les utilisateurs disposent de deux sources d’information offrant toutes les garanties de fiabilité. D’une part, la liste établie par les Pouvoirs publics en France, mais qui ne couvre que quatre marques (BMW, Honda, Suzuki, Triumph). D’autre part, la liste mise en ligne par l’Association des constructeurs européens de motocycles (ACEM) sur son site Internet (lien ci-contre).
Établie à partir des déclarations des constructeurs, cette liste quasi exhaustive propose une information précise, par marque, par modèle et par millésime. Cette liste, qui prend en compte la quasi-totalité des marques représentées en France, confirme que la plupart des motos et scooters mis en circulation au cours de la dernière décennie peuvent rouler au SP95-E10. Une garantie que les deux leaders du marché offrent sur l’ensemble de leur gamme pour tous les millésimes à partir de 1993 (Yamaha) et 1990 (Honda). De même pour les scooters Peugeot qui, comme les voitures de la marque, sont tous compatibles depuis le millésime 2000.
« Un outil de connaissance et de décision »
Le témoignage d’Isabelle Spiegel, directrice au sein du département Stratégie de PwC et coordinatrice de l’étude.
« L’objectif de cette étude est de donner une photographie à l’instant « t » de la filière bioéthanol en France. Elle se fonde, en amont, sur une définition précise de l’ensemble des acteurs et de la chaîne de valeur ainsi que sur un important volume de données*. Celles-ci ont été recueillies auprès des acteurs de la filière puis complétées et croisées avec des données statistiques réelles, issues d’organismes officiels tels que l’INSEE. Leur analyse, fine et approfondie, a permis de mettre en lumière les éléments de valeur directe (emplois, chiffre d’affaires…), indirecte (achats réalisés par la filière) et induite (consommation des employés de la filière) associées exclusivement au bioéthanol. L’étude comprend également un volet concernant l’impact environnemental de la filière, dont les données sont actuellement en cours de traitement.
C’est ainsi la première étude sur le bioéthanol menée avec une telle robustesse en termes de méthodologie et de données traitées (la méthodologie est, par ailleurs appliquée à d’autres filières, comme celle de l’électronucléaire). En offrant un éclairage fiable et objectif sur les implications de chaque aspect, direct et indirect, du secteur, elle constitue un outil de référence pour accéder à une meilleure connaissance des apports économiques et sociaux du bioéthanol. Elle représente ainsi un support de décision utile aux Pouvoirs publics dans le cadre de leurs réflexions sur les politiques énergétiques de la France. »
* Pour des raisons de disponibilité des données, l’étude PwC porte sur l’année 2010